Le cycle œstral chez les bovins se divise en quatre parties, dont trois pendant la période reliée à la chaleur : la pré-chaleur, la chaleur et l’après-chaleur. Chacune de ces parties à ses propres signes qu’il importe de bien reconnaître. 
La fréquence des observations et la prise de notes ont démontré leur efficacité et il n’existe pas de solutions miracles pour faire la détection de chaleur même si quelques outils ont été développés.

La détection des chaleurs
La détection des chaleurs

Le moment de l’insémination est très important, mais il ne se limite pas à quelques instants. Si la détection des chaleurs est efficace, le moment propice à l’insémination est beaucoup plus facile à déterminer. 
Finalement, un troupeau en bonne santé, bien alimenté, une technique d’insémination appliquée adéquatement avec de la semence de qualité et un gérant de troupeau connaissant et notant bien les signes de chaleur tout en prenant ses décisions avec confiance obtiendra des résultats tout à fait satisfaisants.

Qu’est ce que une chaleur chez la vache?

Selon le Larousse agricole : la chaleur est le comportement particulier d’une femelle correspondant à la période appelée œstrus, pendant laquelle cette femelle accepte l’accouplement avec un mâle et peut être fécondée. 
Afin de déterminer le moment le plus propice à l’insémination, il importe de bien connaître les signes de chaleur et surtout de reconnaître les trois stades du développement de la chaleur, soit pré-chaleur ou pro-œstrus, chaleur ou œstrus et Après-chaleur. De plus, un quatrième stade complet le cycle soit la période entre les chaleurs ou di-œstrus.

Détections des chaleurs:


Signes de chaleur:

Pré-chaleur ou pro-œstrus: À ce moment, les vaches tendent à se regrouper, elles se déplacent, la nourriture peut avoir moins d’attrait pour elles. Puis, à mesure que la chaleur progresse, la vache sent la vulve des autres vaches et se laisse sentir. Elle se place nez à nez avec une autre qui se trouve dans la même période.
 
La vulve est rosée et laisse échapper un peu de mucus. La vache commence ensuite à monter les autres vaches, mais celles-ci ne se laissent pas faire à moins d’être elles-mêmes en chaleur. 

La vache en début de chaleur qui monte les autres ne se laisse donc pas elle-même monter et n’est pas encore en période de réceptivité ; la vache qui monte peut être en chaleur ou peut ne pas être en chaleur. 

En plus de monter sur des taureaux, les vaches préchauffées peuvent suivre d'autres vaches, se tenir à côté d'elles ou reposer leur tête sur le dos ou leur partie arrière. Elle peut aussi les sentir, les pousser du nez et les lécher.

Un fermier qui connaît très bien ses animaux remarquera qu'une vache a de la fièvre parce qu'elle est plus alerte et a l'air nerveuse. Elle peut changer son comportement de façon plus évidente avec sa voisine d’étable ou l’opérateur de la traite. 

Dans les étables à stabulation entravée, on peut voir plus facilement certains signes secondaires comme le mucus qui pend à la vulve ou qui est répandu sur la queue ou l’arrière-train. 

Au début de la chaleur, ce mucus est visqueux ; habituellement, il n’est pas parfaitement clair, il s’écoule de la vulve en gardant un diamètre plus important et se rompt facilement. 

Si on regarde attentivement les lèvres de la vulve, on remarque qu’elles sont souvent humides et peu enflées, ce qui enlève les replis et rend la vulve plus lisse. Le tissu à l’intérieur subit aussi des changements à cause de l’apport sanguin qui donne une couleur rosée. 

Dans le cycle de la vache, à ce moment, le corps jaune a été détruit par les prostaglandines, un follicule a été sélectionné pour devenir do minant. Il commence à sécréter des œstrogènes responsables de l’apparition des signes de chaleur.
D’autres hormones GNRH et FSH permettent le développement du follicule.

Œstrus ou vraie chaleur: L’acceptation de la monte (donc période de réceptivité) est le signe le plus évident que la vache est en « vraie chaleur ». 

Elle se laisse monter sans se dérober, passe à un comportement passif avec regard fixe, sa pupille est dilatée. Si une vache a beaucoup été montée, la croupe est parfois partiellement dégarnie de ses poils (les poils sont usés par le frottement) et, si les animaux sont au pâturage, la boue des sabots de la vache qui monte se répand sur le bas des hanches ou les côtés de la vache en chaleur. Le mucus (quelquefois le seul signe observé) devient translucide et peut s’étirer en un fil long et mince. 

Elle beugle sans autre raison, peut ne pas donner complètement son lait qui peut être de température légèrement supérieure. La vulve devient plus rougeâtre et demeure enflée. L’action de soulever la vulve près du clitoris amène la vache à fléchir le dos de façon prononcée. 

Au niveau hormonal, d’autres actions surviennent. Les œstrogènes sont à leur maximum et un pic de LH survient pour provoquer l’ovulation 10 à 12 heures après la fin de la période de vraie chaleur.

Après la chaleur: la vache ne se laisse plus monter. Elle devient beaucoup plus calme, la vulve se décongestionne et la vache ne fait que sentir les autres vaches. Le mucus à ce moment change de texture et de couleur. Il redevient plus épais, donc de diamètre plus grand, et prend une teinte un peu blanchâtre. Il ne s’étire plus comme dans la période de chaleur, mais « casse » facilement. 

Dans la vache, l’ovulation se produit pendant cette période. L’ovule capté par le pavillon franchit les deux tiers de l’oviducte et se prépare à recevoir les spermatozoïdes. L’ovaire s’organise sur le site de l’ovulation et commence à produire un corps hémorragique qui deviendra un corps jaune produisant de la progestérone, hormone responsable du maintien de la gestation ou qui empêche le retour en chaleur. 

L’utérus ayant été congestionné de sang se relâche à ce moment et permet au sang de traverser les parois avant d’être expulsé à l’extérieur de l’animal. 

Le volume de sang expulsé peut être très variable d’un animal à l’autre. On note que les génisses ont des pertes sanguines plus abondantes que leurs congénères adultes. L’observation de ce phénomène deux à quatre jours après une chaleur signifie que la femelle a bien eu une chaleur et non qu’elle est gestante ou pas. 

Cela démontre seulement qu’elle était en chaleur et qu’il faut surveiller une autre chaleur possible de 15 à 20 jours plus tard. L’observation de pertes de sang devrait être notée chaque fois qu’elles surviennent, peu importe l’âge ou le stade de lactation de l’animal. Cela représente souvent le point de départ d’une bonne détection de chaleur.