La maladie de Gumboro ou bursite infectieuse est une infection virale du système immunitaire chez les volailles. 
C'est une affection virale très contagieuse du jeune poulet caractérisée par la destruction des organes lymphoïdes et plus particulièrement de la bourse de Fabricius, lieu de formation et de différenciation des lymphocytes B chez les oiseaux. La cellule cible du virus est, en effet, le lymphocyte B à un stade immature et l'infection, lorsqu'elle n'est pas fatale, mène à une immunosuppression, dans la plupart des cas transitoire, mais dont l'importance est souvent difficile à mesurer.
La maladie de Gumboro, décrite pour la première fois en 1962 dans la ville de Gumboro (Delaware, USA) représente sans doute actuellement une des toutes premières maladies de par son importance économique, et ce dans toutes les régions du monde. En europe 1987, Des formes sévères de la maladie de Gumboro sont apparues, associées à des virus hypervirulents. Ces souches très pathogènes se sont ensuite propagées à de nombreux pays.

Maladie de Gumboro
Maladie de Gumboro

L'agent causal :

L'agent causal de la maladie est un Birnavirus (IBDV : Infectious Bursal Disease Virus) : ce virus non-enveloppé, son génome est constitué de deux segments de L'ARN double brin, dont le nom « BI-RNA ». D'autres birnavirus affectent les poissons, les mollusques et insectes. Deux sérotypes existent : 
le sérotype I est le seul pathogène pour le poulet et 6 souches distinctes ont été identifiées. Le poulet est l’hôte naturel du virus. Les oiseaux sont plus sensibles entre 3 et 6 semaines d’âge. Les poussins infectés avant l’âge de 3 semaines développent une immunodépression qui peut entraîner de grandes pertes économiques.
Le virus est transmis horizontalement, directement et indirectement. La maladie est très contagieuse et la période d’incubation est courte, 2 à 3 jours. Il n’y a pas de transmission verticale. Ce virus est très résistant à la plupart des désinfectants (dérivés iodés, phénoliques, ammoniums quaternaires, crésols...) et dans l'environnement, survivant des mois durant dans les poulaillers et durant des semaines dans l’aliment, l'eau et les fientes.

Prévention et contrôle des maladies :

Le respect des règles de biosécurité est essentiel pour limiter le risque de maladie : il faut ici prendre en considération l’importance du vide sanitaire et le respect du protocole de nettoyage et désinfestation. 
Cependant, compte tenu de l’omniprésence du virus, la prévention vaccinale est indispensable et généralisée, notamment chez les reproducteurs.
➮ La vaccination contre la maladie de Gumboro repose donc sur 2 démarches complémentaires :
La vaccination des reproducteurs, pour soumettre des anticorps maternels au poussin : se fait à l’aide d’un rappel à vaccin inactivé et adjuvé avant l’entrée en ponte.vaccination des poussins en croissance, pour le relayer à la protection passive : elle se fait à l'aide de vaccin vivant atténué;Cette vaccination doit être adaptée au niveau des anticorps d’origine maternelle (AOM) et au risque de contamination (forte pression d’infection ? risque de souche fortement pathogène ?) Pour adapter la vaccination du poulet en croissance, 2 paramètres sont essentiels : L’âge de vaccination du poussin : il faut vacciner suffisamment tôt pour ne pas laisser le poussin dépourvu d’anticorps, mais assez tard pour éviter la neutralisation du vaccin par les AOM.
Cet ajustement nécessite la détermination du niveau d’AOM à 1 jour et la modélisation de la décroissance des anticorps sériques. Un modèle mathématique -la formule de Kouwenhoven, dont il existe des variantes- permet de déterminer l’âge optimum de vaccination en fonction du titre ELISA à 1 jour. Cette décroissance est influencée par la vitesse de croissance, facteur de dilution des AOM ! (des poulets à croissance rapide verront leur titre ELISA décroître plus vite que des poulettes futures pondeuses, à croissance lente). La souche vaccinale, plus ou moins atténuée :
il existe des souches vaccinales très atténuées, dites « légères », des souches au pouvoir pathogène ( intermédiaire ), ( intermédiaire plus ) et des souches présentant une pathogénicité demeurant forte, ( chaudes ) : ces dernières sont d’usage très limité sur le terrain en raison conclu du danger de leur utilisation. 
Des nouvelles technologies vaccinales sont désormais applicables au couvoir : vaccin recombinant HVT-IBDV (Vaxxitek©, Merial) ou immuncomplexes virus-Anticorps. Ces 2 approches ont en commun de s’affranchir de la neutralisation par les anticorps d’origine maternelle. Elles sont également applicables par vaccination in ovo, au transfert des œufs à couver (18-19 jour d’incubation).

Les choses les plus importantes à faire :

Lorsque le risque d’infection est modéré, la vaccination Gumboro se fait à un âge standard (16-18 jours) avec une souche « légère » 
Lorsque le risque d’infection par une souche virulente est élevé (risque de forme clinique avec souche virulente IBDVv) : 
➡ L’âge de la vaccination du poussin devra être précisément ajusté et être la plus précoce possible (14-16 jours)
➡ La vaccination fera appel à une souche peu atténuée (« intermédiaire plus »), capable de se répliquer en présence d’anticorps maternels.
Les nouvelles technologies vaccinales pourraient faire évoluer très significativement ce schéma dans les années à venir 
Dans tous les cas, les points critiques pour la maîtrise du risque Gumboro sont : 
➡ Le statut sérologique des poussins : le titre sérologique moyen à 1 jour et surtout, l’homogénéité entre les sujets 
➡ L’hygiène au démarrage, pour limiter la pression d’infection virale.